Qui êtes-vous ?

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"Il ne faut pas juger les gens sur leurs fréquentations. Juda avait des amis irréprochables." VERLAINE*

mardi 29 mai 2012

Le matin c'est mieux que le soir.




" Oh ma coquine, ma divine,
A l'aube tu enfiles ton costume
De rossignol de Chine,
Et le soleil se lève pour t'adorer.
Oh, après le câlin du matin
Je te donne ton lait de lionne,
Puis je ferai les poux
De ta crinière comme personne. "


Arthur H.


vendredi 25 mai 2012

Les gestes #1

Bus, Fatigue. Et un peu vexée de ne pas être à ma place habituelle. Les autres gens ont le même air que moi. On pense tous à notre journée, à notre passé. Je regarde le soleil se lever. Feu rouge. Un taxi s'avance au niveau de ma fenêtre. Un enfant à l'arrière, huit ans peut-être, seul - pourquoi ? Il cherche les regards des passagers du car, mais personne ne le voit. Et puis il y a moi. 
Nos regards se croisent et nous sommes comme deux âmes en peine, flottant au gré du reste du monde, qui soudain s'accrochent, se saluent sans se connaître. Son sourire est immense, un sourire d'enfant, mon sourire d'avant. Et je lui répond, et fait un signe. La lumière est dorée, nos cernes sont bleus, nos dents son blanches. Rien d'humain, rien de chaleureux, sauf nos joues, nos lèvres, et nos yeux. 








"Les gestes" sera une série qui raconte tout ce que je voudrais filmer ou prendre en photo, ou dessiner sur le moment, et que le manque de moyen (physique et matériel) m'empêche de faire. 

samedi 19 mai 2012

Chloé, Alise, Chick et les autres...

" - Tu me trouves jolie ? 
Chloé se mirait dans l'eau du bassin d'argent sablé où s'ébattait, sans gêne, le poisson rouge. Sur son épaule, la souris à moustaches noires se frottait le nez avec ses pattes et regardait les reflets changeants.
Chloé avait passé ses bas, fins comme une fumée d'encens, de la couleur de sa peau blonde et ses souliers hauts de cuir blanc. Pour tout le reste, elle était nue, sauf un lourd bracelet d'or bleu qui faisait paraître encore plus fragile son poignet délicat. "

L'écume des jours, Boris Vian.


samedi 12 mai 2012

Le temps passe.

Rester flottante, attendre... faire du mal aux gens qui passent, un peu, histoire de voir s'ils tiennent vraiment à vous.C'est un comportement pour le moins étrange, mais on l'a constaté universel et intemporel, alors je m'inquiète moins. Quand vous êtes trop bons, personnes ne vous remarque et c'est beaucoup moins drôle. 

Rester flottante, attendre... respirer l'air du soleil, écouter Alexandre Tharaud égrener des accords lourds de sens. On sent Bach à travers Marcello. 

Rester flottante, attendre... attendre d'être à demain. 




mercredi 9 mai 2012

Un coup de foudre au coeur.

L'expression peut être considérée comme amusante par son détournement, ou stupide. Quoi qu'il en soit, elle représente pleinement ce que j'ai ressenti pour cette bande dessinée, il y a maintenant sept heures (comme le temps passe vite en une journée !). Mais laissez-moi vous raconter.



Comme tous les mercredis après-midi, entre deux cours, je consacre une heure à la BD dans la bibliothèque de mon lycée. Il est rare que je ne trouve pas mon bonheur, car mon manque de culture en ce domaine m'entraîne dans une soif insatiable de découverte. Cette bande-dessinée, j'en avais entendu parler (à croire que j'entend parler de tout, ma parole) avec moult compliments, notamment de la fameuse Pénélope Bagieu aux goûts depuis longtemps classés comme "à suivre" dans mon cerveau. Polina, l'histoire en noir et blanc d'une danseuse, de 6 à 26 ans environ - son parcours, son histoire, son talent.

Ce qui m'a captivé chez Polina, c'est l'identification qui est possible avec elle. Pourtant son destin est on ne peut plus atypique, et puis c'est une fiction. Mais je me suis retrouvée dans les difficultés qu'elle éprouve (et qui m'ont rappelée celles de mes amies danseuses, véritables héroïnes à mes yeux), dans ses choix artistiques avec le problème de la fidélité au professeur de qui on a tant appris confrontée à la volonté de découvrir, à l'influence de ceux qui veulent vous entraîner avec eux pour être rassurés. Dans la jalousie et la malchance, lorsque Polina, blessée à la cheville, se voit remplacée dans un duo magnifique avec son petit ami.

Parce que Polina c'est aussi l'histoire d'une jeune fille puis jeune femme, avec les joies de l'adolescence, la vie en couple, les déceptions. Mais c'est enfin et avant tout un très très beau livre sur la danse classique et contemporaine, sur le but de celle-ci, sur la difficulté de son enseignement, sur les rivalités entre maîtres qui se retrouve en musique, en théâtre et peut-être même aussi en entreprise. La danse elle-même y est dessinée de façon légère, précise et envoûtante. On les voit danser, tout simplement.

Je suis restée captivée. A regret j'ai dû laisser l'histoire de côté, mais une heure plus tard j'étais revenue dans les rayons afin de finir cette bande dessinée formidable. Je vais désormais me tenir au courant de Bastien Vivès, et lire ses oeuvres précédentes. Merci à lui, en tout cas, pour ce moment si agréable. 



lundi 7 mai 2012

Travailler un rôle.

Il ne s'agit que d'une petite chose, un petit rôle dans une petite pièce montée par des petits lycéens - peu importe. Cette heure et demi par semaine, c'est la faille, la brèche qui me ramène à l'enfance, à ce qui constitue mon point de départ, mon essence, ma naissance. 
Travailler, donc. Un rôle. Devenir quelqu'un d'autre : changer de sexe, de langage, de figure et de nature. Et pour cela, utiliser tout ce qu'on a en soi qui peut se rapprocher de ces éléments, car on ne peut jouer (malheureusement ?) sans montrer un peu de son intérieur. Alors je travaille. Et je deviens homme, je deviens le malheur, le désespoir quotidien et l'exaspération. Je deviens "négatif", puis "antipathique et détestable". Ca doit être drôle cependant, ô difficulté... Eternel débat, est-ce plus difficile de faire rire ou pleurer ? 

Quel est le but de ce personnage ? C'est un simple reflet, un personnage dans le personnage, et qui sert le héros. Héros en face, désespérément joué par une autre entité, un autre humain qui n'obéit pas à ma volonté, qui échappe à tout contrôle ! Réponds-moi ! Regarde, je te fais un signe, réagis, embraye ! Non, il part sur autre chose, je le suis, mais comme une imbécile je tiens à mon idée, tiens je te la remets devant les yeux, allez ! 

Rien à faire. Ainsi va le théâtre (ce mot si majestueux, j'ai honte de l'utiliser), on se bat entre ses désirs et ceux des autres. Ainsi va l'écriture avec son éditeur, ainsi va le cinéma, ainsi va la musique (la musique, oui, plus que tout le reste), ainsi va la vie ? 

Godness, quelle difficulté alors. Quel défi. Quel bonheur. 





P.S (qui n'a rien à voir, ou pas) : allez écouter ça, émission du reste à écouter chaque semaine : http://www.franceinter.fr/emission-eclectik-alexandre-astier


samedi 5 mai 2012

Le Petit Prince.

Tu connais l'histoire du Petit Prince ? C'est sans doute l'une des plus belles qui soit. Le conte qui parle simplement de beauté, d'amour et d'amitié. Et moi quand je te vois, c'est ces trois... ces trois quoi, d'ailleurs ? Idées, idéaux, fantasmes, sentiments ? Ils sont si difficiles à définir, alors que c'est ce pourquoi chaque jour on se lève, chaque jour on espère, et qui font qu'une journée peut être belle. Beauté, amour, amitié, sont les seules raisons de rire ou de pleurer. Le reste n'a aucune importance. 



mardi 1 mai 2012

L'Angoisse despotique.



Dès que ça sort, ça se tort en infinies horreurs, infinies vomissures injurieuses qui crèvent comme des bulles à la surface d'un marais puant : ton esprit. Une parole et ça y est, le mauvais, l'artefact baveux s'écoule et tombe à tes pieds, gluant, et se traîne pour trouver une victime. Ce n'est pas difficile, au premier orteil, hop ! Il s'agrippe et monte en étalant sa sueur pestilentielle. C'est la haine, la jalousie, l'impulsive colère qui monte alors avec ce serpent monstrueux. Et ton coeur noir jouit en voyant les yeux de l'autre rougir, s'agrandir, et devenir à leur tour des serpents venimeux. 

Peur, peur, angoisse, angoisse, ça bat sous la paupière en un tic nerveux. 
Et sous l'écorce affamée je disparais peu à peu.