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"Il ne faut pas juger les gens sur leurs fréquentations. Juda avait des amis irréprochables." VERLAINE*

dimanche 26 février 2012



Lyon





(Au fait, Alexandre Astier, mon nouveau maître qui a réussi à m'interesser aux chevalier de la Table Ronde, en vient. Et les athéniens s'ateignirent.)

samedi 25 février 2012

La fin d'Alexandre.


Alexandre se demandait comment l'on faisait. Quel était l'usage, pour un suicidé du métro ? Bien sûr, à présent que c'était fait, il était soulagé - le bien était accompli.


La journée avait à peine commencée - sept heure, tout au plus. Il avait choisi cet horaire par délicatesse, pour retarder le moins de monde possible. Il avait aussi écrit une lettre, glissée dans sa poche, pour le chauffeur qui allait le tuer. Alexandre avait toujours été très attentionné. 

Il s'était acheté un croissant et s'était dit, en pénétrant dans la boulangerie, que si la vendeuse lui plaisait - et si la viennoiserie était bonne - alors, peut-être, il pourrait remonter chez lui. La boulangère surgit de l'arrière boutique. Ses gros seins vieillis et ses cernes lui firent l'effet d'un baiser de grand mère, baveux, désagréable, forcé. Sa main grasse toucha la propre main d'Alexandre qui fut secoué d'un très léger frisson. Il goûta un croissant. Maigre, luisant, empli d'air - étouffant. Il mangea tout en se dirigeant vers la station.

Il l'avait choisie bien exprès : les rails étaient hauts, quasiment à la hauteur du quai - cela ferait moins peur. Mais alors, comment faisait-on ? En face de lui, trois clochards dormaient dans la lumière verte et glacée du distributeur de sucreries. A ses côtés, un cadre en costume-cravate, et un petit vieux, assis tout au bord d'un siège crasseux. Que faisait un petit vieux à cette heure-ci dans le métro ? 

Alexandre se sentait si calme - cela faisait longtemps. Il n'avait presque plus envie d'en finir, c'était trop agréable, cette sensation d'enfin tout contrôler. Mais la prochaine rame passait dans quatre minutes - quatre minutes, c'était largement suffisant pour apprécier pleinement cette sensation. 
Soudain une inquiétude le prit. Et la lettre, la lettre pour le chauffeur, allait-on la retrouver ? Allait-on la lui donner ? Il la sortit de sa poche. Sur son torse ? Mais s'il éclatait et s'éparpillait, on ne pourrait distinguer du papier blanc dans tout ce sang. Dans sa main ? Mais sans doute que dans trois minutes et trente secondes, sa main n'allait plus être qu'un amas de chaire encore bouillante et définitivement repoussante. L'effroyable, la crue réalité de ce qu'allait être son corps fit pendant quelques instants battre son coeur plus vite, comme si l'humaine peur de la mort se compressait dans ce seul organe.
Mais Alexandre revint à l'esprit. 

Plus que deux minutes - la peur avait accéléré le temps - la lettre, il fallait trouver un moyen. 

Maintenant que c'était fait, il était satisfait de la solution. Le chauffeur, blême, lisait silencieusement, les mots se formant sur sa bouche comme pour mieux les comprendre. Alexandre ne savait si cela le rassurerait, mais enfin, il avait été poli. 

Plus qu'une minute. Sans réfléchir, Alexandre regarda le petit vieux avec insistance et posa la lettre à ses côtés, sur un autre siège jaune et sale. Puis, calme, plus calme qu'il n'avait été de toute sa vie, plus apaisé et aussi, peut-être, plus heureux, il se dirigea vers le bord du quai. 
Alors, il su comment faire. Alexandre était poli et discret - il se mit tout au bout du quai, tout au bord du tunnel, regardant une dernière fois le vieux, avec même un petit sourire. Il se mit au bout du quai - plus que trente seconde. Il entendait déjà le Salut qui arrivait en sifflant et en soufflant. Lorsqu'il vit les yeux jaunes, comme ceux d'une chenille essoufflée prête à le manger avec indulgence, lorsqu'il les vit, lestement - il sauta. 

jeudi 23 février 2012

Court métrage #2

Je crois que cette série ne sera pas la plus lue, pourtant elle me tient vraiment à coeur. Leck mich am Arsch, das ist nicht wichtig.

Jour de tournage 1 : 


Le soleil brille, il est neuf heure et nous nous rendons à Arcueil, dans une grande maison. Dans l'histoire, c'est celle d'un vieil homme mystérieux. Dans la vraie vie, c'est celle des grands parents de Pauline, amie qui co-réalise, co-joue, co-filme, co-tout.
Première étape, tout ranger, aménager. Pour un premier film, QUELLE IDEE de le situer il y a cinquante ans ! Il s'agit de cacher tout ce qui peut indiquer que nous sommes en 2012, et ça va jusqu'aux parapluies dans l'entrée, jusqu'au paillasson.
Deuxième étape : se costumer (merci aux placards et au grenier qui regorgent de secrets), se maquiller.
Et enfin, tourner.

C'est là que les galères commencent vraiment. Parce que je suis une imbécile et que je n'ai plus de batteries, et qu'on doit prendre un petit appareil photo numérique (mais j'suis quand même plutôt soulagée du résultat). Le micro qui ne peut pas être branché. Et surtout, le fait de n'être en tout et pour tout que deux. Deux qui jouent ET filment en même temps. Ca peut être la classe, ça peut aussi occasionner un ratage complet. Bref, y a de la VDM dans l'air.
Le soir, scène de nuit. On doit fumer. Fumer sans autorisation dans une pièce pleine de livres, et impossibilité d'ouvrir la fenêtre pendant les prises... Pire ? Les allumettes se cassent toutes. Voilà, VDM.
On finit par s'en sortir plus ou moins. Il reste une scène à faire, ce sera pour demain.

Jour de tournage 2 : 


Il pleut. Il est dix heure. Tout est prêt, tout nous attend. Et la caméra n'a de nouveau plus de batterie, et les allumettes ne se décident pas encore à coopérer. On rigole même plus, la fatigue est là, je sais pas comment font ceux qui tournent tous les jours - la drogue est la seule solution.
Nous, c'est le Poulain.
Et là, c'est le miracle, tout s'enchaîne. Pauline trouve une boîte d'allumettes, la batterie est rechargée, on tourne !
Une prise. La scène qui nous posait le plus de problèmes la veille est réussite en une seule petite prise. C'est beau.

Alors voilà, malgré tout je voudrais faire cela toute ma vie. Dans vingt ans, me souvenir en riant de l'époque où je filmais avec un appareil photo.


(en parlant de photo, j'en mettrai certainement bientôt de toute cette aventure et peut-être même des vidéos, si vous êtes gentils et vous lisez bien tout ces articles)

lundi 20 février 2012

Court métrage #1


Alors, voilà. Ça y est, on s'y met. C'est un grand plaisir de pouvoir parler du concret : le maquillage, la coiffure, la posture, la diction, les costumes... Bien sûr, les obstacles en deviennent aussi plus évidents et difficiles à surmonter. C'est comme ça, c'est le risque à prendre. La vidéo est supérieure à l'écriture parce qu'elle permet de montrer exactement ce que l'on veut au spectateur. Mais l'écriture, elle s'en balance pas mal des mouvements de caméra, des soucis de micros, des raccords. Quand on écrit, on décide d'absolument tout. Quand on filme, beaucoup d'éléments restent hors contrôle. 
En tout cas, je crois que nous pourrons être fières du résultat. Nous n'en sommes qu'au début. 
Dans quelques jours, on tourne pour de bon. D'ailleurs, il faut que j'apprenne mon texte...

Je vous laisse apercevoir les jambes d'une dénommée Lola S.




lundi 13 février 2012

Je veux du soleil.






"Laissez moi manger ma banane tout nu sur la plage. " P.K.

samedi 11 février 2012

" Leck mich am Arsch. Ich bin jetzt im Westen ! "

C'est un plaisir enfantin, même animal. Descendre du bus plus tôt, il fait froid, on est fatigué, tant pis. 
Respirer. Ecouter le bruit incessant de la route s'éloigner. Fermer les yeux et laisser le soleil nous emplir d'énergie. 


dimanche 5 février 2012