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"Il ne faut pas juger les gens sur leurs fréquentations. Juda avait des amis irréprochables." VERLAINE*

mardi 26 février 2013

Inutile, inutile, inutile. Dialogue.

- J'obéirai toujours à la société. Parce qu'on m'a inculquée que c'est cela le bien. On m'a inculquée également que se rebeller, c'était démodé, ridicule parce qu'impossible. Alors ? Il ne reste qu'à penser, à penser encore et encore et même là on se confronte au plafond de ses propres doutes et faiblesses. Penser et rencontrer ses propres araignées bien accrochées dans notre cervelle. Elles sont énormes et noires et elles cachent des choses qu'on ne veut pas savoir.

Penser c'est se confronter au pire, à soi-même. Penser c'est accepter de tourner sans cesse en rond, encore et encore comme le scientifique qui prend le risque de perdre dix ans de sa vie pour une découverte qu'un autre aura faite avant lui. Penser c'est la Science, l'Art, bref : c'est l'insécurité. La plus noire et la plus totale. La plus inutile, peut-être.

Tiens, j'aimerais déjà m'arrêter. Ne plus penser. Méditer, dans le sens de ne plus rien penser. Quelle angoisse ! Trop pleine ou trop vide, la tête n'est faite pour rien, rien, rien.

- Tais-toi, penser est mon seul recours, le tien aussi. Je, tu, mélanges tout. La peur. La peur est l'unique moteur de ton existence, la peur c'est ce qui fait tourner ta pensée en rond. L'insécurité c'est la peur. La peur de la mort et par dessus tout de la vie. La vie, atroce et douloureuse et inconnue oh, inconnue.

- Non la peur c'est celle d'être une merde. De se découvrir merde. De se contempler un jour et de n'avoir d'autre choix que de se dire : raté. R-A-T-E. Le mot le plus laid de la langue française, raté, rate. Ca gratte la gorge, le ventre. Peur ça n'évoque rien quand on le prononce, c'est un vague concept mais rater, tout est là. Tout s'y retrouve : mort, naissance, amour : " j'aurai tout raté, même ma mort ".

- Névrose bourgeoise que celle de la peur du raté. Névrose de l'ancien prolétaire devenu bourgeois l'angoisse de ne pas continuer la lutte. Ne pas se reposer sur ce que nos parents et grands-parents ont bâti et déjà, quelle traîtrise de vouloir être artiste ! Quelle idée ! On les aime mais on ne les imite pas !

- Oui, je suis d'accord avec toi, moi. Va dormir, va tout oublier n'aies pas peur, peur, rater, rater, rater.


dimanche 24 février 2013

Kheiron, Libre Education

Je l'avoue ! Jamais je n'y serai allée si ce n'avait pas été un cadeau. J'ai découvert Kheiron il y a deux ans, sur madmoizelle, et c'est vrai qu'il était drôle - mais les blagues de fesses, ça va le temps d'un sketch. J'étais restée dans l'optique d'un Kheiron un peu lourd via son personnage dans la série évènement de l'année dernière, Bref, mais également à travers sa page facebook : Kheiron est drôle, mais Kheiron est parfois méchant et l'idée d'aller le voir me faisait, je l'avoue, un peu peur.

Mais il s'est trouvé qu'une place pour son spectacle était un cadeau et même plus ! Mon cadeau pour mes dix-huit ans. J'y suis donc finalement allée le sourire aux lèvres, sachant que quoi qu'il arrive je serais contente.

J'ai été plus que contente, j'ai été plus qu'amusée. Pliée de rire. A en perdre le souffle. Je vais expliquer pourquoi, parce que c'est pas aussi simple que ça en a l'air.

L'Européen, place de Clichy, est une salle relativement petite et l'artiste en a très largement tiré profit, la ligne directrice de son spectacle étant l'interaction avec le public. Mais attention, pas une interaction à la Gad Elmaleh (face à deux mille personne, celui-ci n'a d'autre choix que d'inventer des réactions de public), non, une vraie discussion. C'est comme être à une soirée avec ses potes et que l'un d'entre eux se lâche, donne tout ce qu'il a. C'est comme être à une soirée avec un humoriste. Kheiron va poser une question et interroger tout ceux qui lèvent la main, ne va jamais forcer personne à parler, ne va jamais être méchant (moi qui avait tant peur de cela) - non, il va juste être drôle à partir de n'importe quoi.

Bien sûr il y a un plan, une construction, quelques vannes écrites et peaufinées mais l'impro s'impose la majorité du temps et c'est un art dans lequel il excelle. Plus que tout, je l'ai admiré hier soir car une famille, au premier rang, lui a fait toutes les misères possibles : rire gargantuesque de la jeune fille de vingt ans en manque total d'affection, blagues pas drôles de ses deux voisins et même l'un d'eux qui monte sur scène (il a dû avoir peur à ce moment là, peut-être même qu'il s'est senti un peu comme un chanteur de rock) !
Kheiron a prit le meilleur parti : les qualifier immédiatement de "chelous", et même leur dire carrément de se taire. Comme à des enfants en somme.

Le public serait donc comme une classe, une colo avec ses chahuteurs, ses bons élèves (j'en ai vu pleins lever la main exactement comme des enfants), ses bolosses aussi. Kheiron est un excellent moniteur.

Un professeur de la libre éducation.




mardi 12 février 2013

Incapable, incapable, incapable.

Je remonte le temps
Sans arrêt en avant
En arrière je balance
Mes idées ma romance

Mes angoisses et la peur
Que tu ne m'aimes
Plus, que tu me crèves
Le coeur.

Que la mort soit au bout
Les remords et la boue
La pluie l'arc en ciel
Plus d'éternel.

Mes angoisses et la peur
Que vous ne m'aimiez
Plus, que je me crève
Le coeur.

Je remonte à nouveau,
Le ciel a pâli,
Carton jauni.

Que la mort soit au bout
Les remords et la boue
La pluie sur mes joues
Vieux bijoux.