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"Il ne faut pas juger les gens sur leurs fréquentations. Juda avait des amis irréprochables." VERLAINE*

dimanche 13 octobre 2013

Twin Peaks (film), David Lynch - impressions sorties tout droit des entrailles.

J'écris ici parce qu'hier soir, pour la deuxième fois de ma vie, j'ai été en colère contre le cinéma. Mais pour la première fois j'étais en colère et fascinée. Eh oui, j'ai vu Twin Peaks

Le film, pas la série (que je commence dès ce soir). Ca change tout parce que le film est beaucoup plus dense, à ce qu'on m'a dit, que la série. J'espère bien. La seule fois où je m'étais sentie aussi oppressée c'était pour le dernier Audiard, De rouille et d'os. Un film bien, en tout cas marquant pour ma part puisqu'il m'arrive d'y repenser et rarement de façon péjorative. Mais je me rappelle surtout de ce moment où, coincée sur mon siège, je m'étais mise en chialer quand le gosse se retrouve piégé sous la glace. La scène était construite très classiquement, avec des plans rapides, terrifiants, "claustrophobants"; une scène longue, plus longue que le temps du récit histoire de te faire bien paniquer. Classique. 

Eh ben Twin Peaks c'est un peu cette sensation de suspense horrible pendant deux heures. Pas le suspense des films d'action, celui durant lequel on ne doute pas que le héros va s'en sortir (et les rares fois où il ne s'en sort pas c'est un tel choc... RIP Dumbledore). Ici c'est plutôt qu'on ne doute pas que ça va aller de pire en pire. 
C'est la descente aux enfers progressive - d'une très belle façon bien sûr (c'est Lynch quoi). On s'enfonce progressivement dans les limbes de son univers fou, terrible. 

Vous voyez, j'en parle comme si ce film était génial. Parce qu'il est génial bien sûr ! 

Alors pourquoi j'ai voulu me sauver en courant ? Pourquoi j'ai pleuré, paniquée, une fois le film terminé ? Pourquoi j'en ai voulu à Lynch, lui parlant entre mes sanglots dans un délire proche de celui du personnage principal ? 

On y arrive : ce film m'a si profondément touchée, m'a si profondément parlé qu'il m'a fait peur. C'est une réaction classique quand on va chez le psy et qu'il vous dit quelque chose de vrai sur vous que vous n'aviez absolument pas envie d'entendre. A ce moment là vous vous débattez, vous mettez en colère, pleurez. Et puis vous réfléchissez et putain, merde, c'est vrai. C'est vrai et c'est pas si grave. 

Et ben voilà, ce film là c'était ça. Et c'était terrible de s'identifier autant à Laura Palmer, pleurnicharde paumée qui prononce uniquement des phrases philosophico-tragiques. Et qui, accessoirement, se fait tuer par son père.

J'étais en colère aussi parce que ce qu'il avait fait là, c'est ce que je croyais vouloir faire. Et je me suis rendue compte que je n'avais pas envie de ça. Pas envie de faire ça aux gens. Et j'ai cru que ça signifiait la fin de mon envie de cinéma. 

En fait, non. Je sais juste que pour l'instant, je n'irai pas aussi loin que lui ou en tout cas pas de la même façon et c'est tant mieux. Je sais juste que je suis toujours du côté de Sfar : raconter des histoires, si possible qui veulent dire quelque chose. Je sais que je suis toujours du côté d'Astier aussi. Bref. 

Je crois que je suis toujours en colère contre Lynch, je lui en veux de toujours faire ça, d'avoir fait ça; d'avoir en lui cet univers si étrange, fascinant et effrayant. Je lui en veux de m'imposer (alors que c'est moi qui me l'impose) ses délires. Je préférais Tim Burton, c'était plus facile. Et j'avais préféré Saylor et Lula, et Mulholland Drive. Mais je lui suis aussi reconnaissante parce qu'il fait des choses si belles aussi parfois. Même dans Twin Peaks

C'était très étrange, en dix jours, de finir la série Soprano, de voir La Reine Margot, de voir Twin Peaks. Ca symbolise peut-être les trois pôles me tiraillant ces derniers temps. Et en même temps lire du Malraux. Et avoir tout ça mélangés en même temps et réussir à dormir, je vous le dis, c'est un miracle. 

dimanche 11 août 2013

Les vieux.

Vieillir, on se dit tous que ça nous arrivera pas. Je doute que mon grand-père s'était imaginé qu'il finirait ainsi, à ne plus pouvoir se mouvoir sans avoir mal, à ne plus pouvoir se pencher. Moi j'avais toujours pensé que ces grands-parents là mourraient en voyage, parce que c'était ainsi qu'ils étaient depuis la retraite : aux quatre coins du monde sans arrêt, à bouger toujours, toujours occupés, toujours la forme. Pas toujours.

Maintenant la vieille est en maison comme on dit, elle ne dit plus un mot et elle marche de long en large dans le couloir je la vois demain me reconnaîtra-t-elle ? Chez le vieux, il y a désormais sa photo à elle, sur la table basse devant la télé. C'est une photo de quand elle parlait encore, c'est au Vietnam. Et devant, le vieux a mit une petite horloge.

Une petite horloge en plastique rose qui égrenne les minutes que je vois passer lentement quand je vais le voir. Cette horloge, placée juste devant la photo, c'est comme un clin d'oeil assassin (du temps, de la mort qui tarde à venir, de ma jeunesse à moi qui vient le moins possible ?) que le vieux a mis tout exprès. C'est l'humour jusqu'au bout, c'est bien l'humour de notre famille ça.


lundi 29 juillet 2013

D'un projet à l'autre et sans satisfaction.

Alors bon, voilà, Sciences Po c'est bon. Je me rappelle ma façon de penser à cette école il y a deux ans, un an et il y a quelques mois encore. Ce sentiment de découragement parfois éloigné par des pointes d'orgueil et souvent par cette détermination féroce, un peu folle. Enfin il y a eu la satisfaction d'avoir réussi, c'est vrai après tout ce temps ça faisait du bien. 

Et tout recommence. J'ai un nouveau concours à préparer. C'est dans deux ans. Et j'ai l'impression d'être de nouveau en seconde quand je glanais des informations sur Sciences Po et le concours, quand c'était quelque chose de si éloigné que ça ressemblait à un rêve, inatteignable. Quand le concours, avec ses épreuves et son pourcentage d'admission, m'apparaissait comme un monstre, le Cerbère de la réussite. 

J'ai deux ans pour apprendre à savoir écrire sur le cinéma. A savoir le comprendre, l'apprécier, le faire. Il ne s'agira plus d'écrire trois lignes ici sur le dernier film que j'ai vu. Analyser l'image, le son, le scénario, comprendre l'oeuvre dans son ensemble, ne pas dire de conneries et si j'en dis, les défendre jusqu'au bout. 

Cette dernière capacité, on peut compter sur Sciences Po pour me l'apprendre. 

mercredi 10 juillet 2013

Au bonheur de lire


Pas de la même trempe que ce tas de larbins foireux ! Telle était ma conclusion au sortir d'un accrochage sérieux avec l'un des chefs. Et surenchérissant dans mon langage, j'ajoutais mentalement : 

"Bande de sales pouilleux que vous êtes tous, vous ne vous doutez pas de quoi je suis capable. Attendez seulement que l'occasion me soit donnée de prouver ce que je vaux en réalité et ce jour-là, chef ou pas, je vous ferai avaler mon foutre si ça me chante ! Il y a belle lurette que j'ai bifurqué sur la voie de garage presque sans m'en apercevoir moi-même. Sur ce, bon voyage, et ne m'en veuillez pas de vous quitter si tôt, mais j'ai un rendez-vous de la plus haute importance à la septième borne astrale avec un dénommé Schopenhauer le Misogyne, un nouveau pote à moi qui aurait tendance à se payer la gueule du monde avec ce grain d'humour impénétrable que j'apprécie tant. 
Bonsoir. "

"


Louis Calaferte, Septentrion

dimanche 9 juin 2013

Maux de tête et rencontres imaginaires.

Il n'y aura pas mon nom sur cette liste, non. Peut-être aussi qu'il n'y aura jamais mon nom au bas d'une affiche et au début d'un générique. Peut-être que je ne ferai pas ça, peut-être que je ne ferai rien de ma vie, du moins ce rien tel que je le conçois aujourd'hui. 

Mais mon nom est déjà à la fin d'un petit "clip" qui sera bientôt en ligne les amis, très bientôt ! J'ai eu un aperçu du site ce week-end et c'est vraiment sympa, j'espère que ça va marcher. 

J'écris plus trop ici parce que j'ai pas le temps, parce que je suis dans un mood tendance je-raconte-ma-vie-en-mode-14-piges donc bon, je tente de calmer mes mauvaises ardeurs. Mais je voulais quand même laisser un petit mot ce soir. 

Et même du coup tiens, je me dis que je vais vous mettre ça : la suite des aventures avortées de mon héroïne avortée, avec des héros très grands que j'aime beaucoup dedans. Bisous ! 


Milan Kundera n'est pas mort. Pourtant c'est bien lui qui se trouve devant Marie, à cet instant même. Après tout, quelle loi pour les rêves (même les rêves d'apprentissage) impose que le maître soit mort ? Marie cherche bien, elle ne trouve pas.
Milan Kundera fume une cigarette blanche, sans marque. Il est au soleil et sourit. Marie n'ose pas trop lui parler. Quelqu'un de vivant dans le monde réel est beaucoup plus intimidant en rêve...
Milan Kundera finit par se tourner vers la jeune fille. Il ne sourit plus et pointe un doigt accusateur, chez lui c'est tout un symbole. Marie se sent aussitôt prise en faute, alors elle parle très vite.

- Je voulais votre avis sur la musique, j'en ai besoin pour comprendre... mais je peux partir, si vous le souhaitez.
- Mon avis sur la musique...
- Dans le roman. La musique dans le roman.

Kundera se remet à sourire. Il lui désigne l'un des fauteuils de rotin dormant à l'ombre d'un olivier, lui sert une orangeade puis s'assoit en face d'elle, la fixant droit dans les yeux. Il la scrute ainsi pendant un long moment et elle n'ose pas parler, elle n'ose même pas le contempler en retour. Marie a perdu beaucoup d'assurance depuis sa rencontre avec Matisse. La suite de sa nuit n'avait pas été de tout repos et entre courses-poursuites dans les couloirs de Beaubourg et fantasmagories teintées de bleu-nuit, elle n'est déjà plus vraiment la même qu'à son assoupissement.
Le romancier prend enfin une feuille, un crayon à papier taillé finement, et commence à tracer non pas des mots mais des schémas. Trois schémas faits de cases, de flèches précises et légendées. Marie est un peu rassurée, elle aime bien les choses carrées, organisées. Elle suit avide le mouvement de la mine sur le papier grisé par l'ombre en buvant de petites gorgées d'orangeade. Elle sent renaître en elle le désir de comprendre, elle sent l'impatience finir par se dresser avide, prête à tout gâcher.

- Alors ? Finit-elle par lâcher et elle s'en veut aussitôt. Mais l'homme est indulgent, la musique et le roman c'est son sujet préféré.
- Regarde.

Il lui tend la feuille.

- Tu vois ? Beethoven, moi musique, moi écrit. Pareil. La structure, c'est là le point commun. La structure ! On compose un roman comme on compose une symphonie et chaque phrase est une note, chaque chapitre est une phrase musicale. Certains mots parcourent mes récits comme un thème musical : légèreté, kitsch, machisme...C'est aussi simple et complexe que cela.

Quelqu'un éclata de rire derrière Marie. Elle se retourna brusquement. Un être grand, frêle et moustachu se tenait appuyé sur une canne. Il semblait à la fois extrêmement fragile et hautain. Marcel Proust s'avança doucement sous l'olivier et prit un fauteuil sans permission. Kundera sourit toujours avec indulgence, Marie se sent/se sentit outragée (et voilà que son rêve mélange présent et passé, sou cerveau doit décider qui se meut à quel temps : elle au présent, Proust au passé). Marcel sentait l'extrême droite de l'Action Française et l'intelligence fine du grand auteur qu'il fut. Il prit un verre d'orangeade et s'installa confortablement.

- La musique dans le roman n'est pas une question de structure. D'ailleurs je trouve ce sujet ridicule. Musique et roman n'ont absolument rien à voir.
- Pourquoi, dans ce cas, avoir décrit une sonate imaginaire ? Demande doucement Milan Kundera.
- C'est différent. La sonate de Verneuil possède un but purement expérimental, de même que la madeleine. Je cherchais à décrire ce qu'un homme peut ressentir à l'écoute de la musique. Swann ressent d'ailleurs bien plus lorsque résonne cette petite phrase musicale, son amour est bien plus fort et durable que celui qu'il ressent pour Odette de Crécy.
- Mais monsieur, intervient timidement Marie, au final on arrive au même résultat : le roman se retrouve mêlé à la musique, il décrit et vit la musique.
- Peut-être, si tu veux. Mais je crois que ce n'est pas forcément ce que je voulais. C'est l'humain qui m'a intéressé. Or l'humain sans madeleine, sans enfance, sans amour et sans musique, ça n'a plus rien d'humain. Alors il a fallu que j'introduise la musique, de la même façon qu'il a fallu que j'introduise et analyse tout le reste.

Marie trouve cela très décevant de la part de l'un de ses auteurs favoris. Elle sait qu'elle n'apprécie pas beaucoup Marcel Proust tel qu'il lui apparaît mais elle aurait souhaité qu'il ne fut pas si froid avec son oeuvre. Alors elle a envie de se venger et lui expulse quelque chose à la figure, qu'elle espère aussi vexant que si elle avait osé lui jeter son verre de jus sucré au visage.
- Vous aimiez la musique pourtant, vous aviez plein d'amis musiciens.
Proust n'eut pas le temps de se justifier (il avait effectivement l'air agacé) qu'un ricanement s'éleva à nouveau, cette fois au dessus de Marie.

Pourquoi Boris Vian se tenait-il soudain là, perché sur une branche fine d'olivier, un verre de scotch à la main ? Que faisait-il ici ? Marie l'ignore, et elle hésite entre l'enchantement d'une telle rencontre et l'agacement de son caractère impromptu. Vian entre Kundera et Proust ? Quel rapport ?

- La musique, répondit-il de son ton agressif et sarcastique. La musique dans le roman, qu'est-ce que tu crois ? C'est moi qui l'incarne le mieux.

Les deux vieux s'esclaffent ou plutôt Kundera s'esclaffe, Proust s'esclaffa. Mais Vian ne se démonta pas et s'alluma un petit cigare (cela sentait les caves de Saint-Germain). Son visage était lisse, pâle, à la fois provocateur et timide, mais il savait ce qu'il valait.

- La musique est aphrodisiaque. Elle participe à la sensualité violente de J'irai cracher sur vos tombes, et...
- Encore J'irai cracher sur vos tombes ! S'amuse Kundera. Vous pourriez être fier d'un autre roman, quand on sait que son adaptation cinématographique (sa mise en image et en musique, donc) vous a tué.
- Très drôle, répondit agacé le musicien. Parlons d'un autre alors. L'écume des jours.
- Chloé, Duke Ellington, murmure Marie.

Vian lui tendit la main d'un air appréciateur, défiant les autres du regard.

- Voilà, merci ! Je savais que je devais venir. Chloé est un véritable et magnifique morceau de jazz et il donne tout le ton du roman. Il annonce le bonheur des héros et leur tragédie. Il résonne à chaque moment important du récit. Mes romans sont bien plus musicaux que les vôtres parce que la musique est en filigrane, elle se glisse dans l'inconscient du lecteur comme le décor, comme le physique des personnages. Et comme ces deux derniers éléments elle est indispensable à la vie de mes histoires.
Silence. Proust s'était aussi alumé du tabac, une pipe étroite et gravée. Marie les regarde, ses trois maîtres-auteurs, ces trois hommes qu'elle aime et craint et déteste un peu aussi pour ce qu'ils ont pu être ou ce qu'ils sont. Tout trois fument et la fumée grise de Kundera, la fumée blanche de Proust et celle, bleutée, de Vian se mêlent pour ne plus former qu'une pensée à la fois confuse et très nette.
Soudain Proust et Vian entendirent, Kundera et Marie entendent une lointaine cacophonie, comme un brouaha produit par un vieux microphone. Ce son étrange se rapproche, se rapprocha et Marie entend un cri venant du ciel.

- Excuse me but I was the first to really introduce music in roman... On the road is a rythmic story, don't you think ?

C'était Jack Kerouac qui, du haut d'un petit avion, criait son désaccord. Une autre voix se fit entendre, c'était Marguertie Duras qui était un peu vexée : « Et Moderato Cantabile, alors ? Et Le ravissement de Lol V. Stein ? ».


Puis une autre encore et toutes prétendent être la véritable incarnation de la musique dans le roman et Marie comprend soudain que ce rêve, parmi tout ceux qui peuplent la littérature, demeure le plus étrange et l'un des plus convoités. Elle comprend qu'il existe mille manière de mêler littérature et musique et que cette nuit elle en a appris trois, après tout elle est juste là pour ça. Les cris augmentent de volume et de nombre, elle ne peut plus réfléchir et tout disparaît à nouveau. Elle est portée un peu plus loin dans ses pensées vagabondes, un peu plus loin dans cette nuit interminable.  

dimanche 5 mai 2013

L'écume des jours, Michel Gondry d'après Boris Vian - Ca aurait pu être pire.


Ça faisait un an qu'on attendait ce film, je me rappelle encore l'année dernière quand, sur Twitter, Gad Elmaleh avait posté la première photo de tournage... les sentiments qui sont nés ce jour là ont été alimenté par une série de bonnes, de mauvaises nouvelles : casting (trop) explosif avec entre autres -je cite le moins remarqué, Alain Chabat dans le rôle génial de Gouffé- Audrey Tautou dans le rôle de Chloé (et ça ce fut vraiment la pire annonce, mes proches durent ensuite me supporter acariâtre et blasée pendant des semaines), l'ajout d'inventions appartenant à d'autres romans... 

Mais bon c'était Michel Gondry, et puis c'était Boris Vian, et puis c'était L'Ecume des jours, mon roman de chevet depuis mes douze ans. Alors quand même, je ne pouvais pas rater ça. En outre, ce fut carrément l'occasion de mon retour dans les salles obscures après quatre mois d'abstinence involontaire ! Ce fait est très important car je suis forcément contente - j'aurais pu l'être même en ayant vu la pire bouse de l'année. J'étais dans une salle de cinéma, devant un grand écran à contempler le fruit d'un travail s'étalant sur des mois et revenant à de nombreuses personnes. 



Et en fait, c'est ça qui frappe en premier quand on regarde L'Ecume des jours. Le travail fourni. Les mecs se sont lâchés ! Ils se sont dit "c'est Boris Vian, on fait tout ce qu'on sait faire". Contrastes violents (avec par conséquent un côté Andersen qui m'a presque plu), utilisation abusive du stop-motion et des marionnettes... 

Une scène complètement ajoutée qui est l'exemple typique du trop.
C'est con parce que y avait vraiment tout ce que j'aime, tout ! Mais à trop forte dose. Gondry s'est laissé prendre au piège, il s'est laissé avoir par Vian comme un bleu. On ne demandait pas une restitution complète (et même plus que complète puisque Gondry rajoute ses propres délires) de l'univers, juste une restitution cinématographique. Pour la première partie du récit, je crois que c'est raté. Quelques scènes tout de même sont très chouettes... la sortie de l'église après le mariage, et... c'est tout, en fait.

Pour la première partie. Parce qu'après, ça va mieux. 

Déjà parce qu'on laisse plus de place aux comédiens. Enfin ils ont l'opportunité de jouer leurs personnages, d'être beaux, laids, expressifs, pathétiques. Et puis Gad Elmaleh était très bon, Omar Sy également, et même Charlotte Le Bon (dans le rôle d'Isis) ! Mieux : Audrey Tautou m'a convaincue... j'en étais émue toute seule.  
Les personnages de ce roman en sont une clé essentielle comme dans n'importe quelle histoire mais ce n'est qu'à partir du début de la maladie de Chloé (je spoile rien, c'est dans les résumés ET la bande annonce !) que Gondry (et même les acteurs) semblent s'en rendre compte.
Du coup on entre enfin pour de bon dans l'histoire, qui s'assombrit comme les couleurs pour finir sur du noir et blanc. Idée classique ? Peut-être, mais efficace. 

Là c'était pas mal. J'adore mes légendes.

Alors voilà, je crois simplement que Gondry a voulu en faire un peu trop : casting trop, décors trop, pour au final oublier l'essentiel la moitié du temps. Mais ça aurait pu être pire, bien pire. 

Comme par exemple l'adaptation de Au bonheur des ogres qui sortira en septembre prochain. C'est l'adaptation du roman de Daniel Pennac, le premier d'une série géniale racontant les aventures d'un certain Malaussène. J'avais adoré ces romans, eh ben la bande annonce me promet déjà de détester le film. Au moins L'Ecume des jours, c'est pas trop une perte de temps alors si vous avez une petite salle à faire vivre dans votre ville, n'hésitez pas !



mercredi 24 avril 2013

Si Chloé n'était pas morte...

Elle s'avança vers lui avec un timide sourire orné de corail. Elle avait choisi les couleurs du printemps, les couleurs à la mode. Ses mollets encore blancs semblaient blessés par la lumière douce d'un soleil de fin d'après-midi. 

Dieu, qu'elle est laide ! pensa-t-il, non sans culpabilité. 

Ses cheveux soyeux étaient relevés en une coiffure élégante, ses mains... ses mains qu'il avait toujours aimé et qui étaient les mêmes ne lui faisaient plus rien. Tout au plus un sourire, car il se souvenait que ces mains étaient si particulières parce qu'elle jouait du piano. Les mains de pianiste avaient toujours de quoi faire sourire. 

Seuls ses yeux trahissaient le calvaire qu'elle avait vécu et quand ils rencontrèrent les siens, à lui, il ne put s'empêcher de se sentir déchiré par la culpabilité. Deux grands trous noirs en guise de pupilles et quelques vaisseaux éclatés, au delà de l'iris. Les longs cils étaient collés par le sel et surtout, surtout, chaque oeil était souligné d'un cerne bleuté, profond, profond comme l'abîme dans lequel elle prétendait avec tout le reste de son corps n'avoir pas sombré.

Il sourit. Ce sourire était faux, il ressemblait à une grimace, il ne savait plus comment faire. C'est ainsi, se dit-il fermement. Tu ne l'aimes plus, c'est ainsi. 

Intérieurement, il soupira. La conversation qui allait suivre l'ennuyait déjà. Il avait hâte que tout soit fini, de rentrer, de se replonger dans son travail car c'était le seul amant qui le suivrait toute sa vie.

Le savant.

lundi 1 avril 2013

Celui qui apaise les crises d'angoisse.

Antipode.

au matin rouleur de la première force de la première
épave de la dernière aurore
nos dents feront le bond d'une terre au haut d'un ciel de cannelle et de girofles
tu ouvriras tes paupières qui sont un éventail très beau
fait de plumes rougies de regarder mon sang battre
une saison triomphante des essences les plus rares
ce sera tes cheveux
ballant au vent puéril la nostalgie des longues canéfices


Aimé Césaire

dimanche 31 mars 2013

Mulholland Drive - David Lynch




Il y a pas mal de raisons pour lesquelles je ne devrai pas écrire sur ce film, du moins pas maintenant. En effet je viens à l'instant de le finir et j'ai bien compris que je n'avais presque jamais un avis intéressant à brûle pourpoint (j'adore cette expression complètement démodée). Ensuite, ce film a un peu plus de dix ans et il n'existe pas de possibilité de le voir au cinéma (comme j'aurais aimé !). Enfin, à cet instant précis où j'écris, je ne sais presque rien de Lynch, je n'ai vu aucune autre de ses réalisations (si ! Elephant Man j'avais 7 ans...), bref : tout est réuni pour que je dise d'énormes conneries. Mais tant pis.


Pourquoi est-ce que ce film m'a à ce point secouée ? Le mot serait plutôt mélangée ou retournée tiens oui, retournée. Je vais juste jeter comme ça mes idées, puisque j'ai pris le parti d'écrire alors que mon esprit n'a rien rangé du tout.


- Narration floutée, brusquée plus que ce que j'avais même pu lire jusqu'à aujourd'hui, genre Alain Resnais peut aller se rhabiller. C'est à dire que la temporalité, au bout des trois quarts du film, est retournée presque comme on retourne un gant, les noms sont alors mélangés et on doit faire un effort colossal pour comprendre et les indices recueillis tout au long du film parsèment cette seconde partie comme autant de faux amis, éclairant et brouillant à la fois les pistes.

- Naomi Watts est plus qu'excellente, elle est parfaite. Elle incarne différents rôles ou du moins différentes personnalités avec des noms différents. Et elle les incarne oui, tous si véritablement, qu'on hésite parfois à la reconnaître mais c'est bien elle - encore une fois brouiller les pistes, mais sans une telle actrice ça aurait été impossible.
(il est entendu que l'autre premier rôle, Laura E. Harring est également extraordinaire mais elle m'a moins marquée, puisque finalement elle interprète la même personnalité tout du long)

- Tout ce que j'aime est là, tout ce que j'attend du cinéma, tout ce que je veux faire comme cinéma est là : l'image est soignée, l'esthétique est toujours présente (rien que par ces deux actrices incroyablement sensuelles). La recherche d'une nouvelle narration, comme je viens de l'expliquer. Mais un vrai brouillage, pas une simple inversion ou puzzle qui se recolle à la fin, rien de tout ça et pourtant le spectateur ne décroche jamais, c'est là que Lynch est très fort !

- Mieux que tout, ce qui fait que c'est définitivement réussi : l'humour. On rit parfois, de temps en temps et certains accents Alleniens se font ressentir. Alors voilà, je suis sûre qu'il est en streaming quelque part (il est sur youtube mais en français, niark), à la bibliothèque du coin que sais-je ? Courrez le voir et moi je vais trouver un boulot pour me payer plein, plein, plein d'autres DVD (parce que les révélations ça me manquait)


vendredi 29 mars 2013

La Peur de l'Av...









Thème récurrent voire obsédant, vinyle rayé dont le diamant ne veut plus faire le tour.
Il s'agit d'attendre la déshydratation totale, et alors nos yeux asséchés peuvent se fermer.
On voit en rêve tant de monde, tant d'imbéciles qui nous aiment pour
Rien. Peut-être est-ce ainsi qu'on pourrait nous aimer, pour si peu :
Un oiseau un building la pluie et le mot qu'il faut.

Passer de quinze à dix mots, sans dire de conneries
Ce n'est pas facile, c'est pour cette raison que
J'abandonne cet exercice futile
Sur une rime
pauvre.


mardi 26 mars 2013

Un vieux, la mort, une gare je sais pas.


Je ne sais pas ce qu'il y a de plus cool que d'avoir le temps de (mal) dessiner à nouveau. Ecrire aussi. Lire. Retourner au cinéma bientôt il y a le nouveau Almodovar je peux pas rater ça. Y a aussi tout pleins de DVD sur mon bureau là, le genre de classiques qu'il faut absolument que je voie ou alors je n'ai pas le droit de parler de cinéma. Y a Joann Sfar qui sort un roman, ça parle de vampire et de psychanalyse. Je crois que je vais le lire, quitte à le descendre ensuite ici. 

J'ai tourné pendant les vacances mon premier vrai de vrai petit court métrage. Et vous savez quoi ? Je veux jamais arrêter ce genre de projets. Il y a trop de choses merveilleuses, et parmi elles le fait de travailler en équipe presque tout contrôler. Y aussi le fait de pas être tout seul c'est sûr. On a la reconnaissance immédiate, c'est ce dont je parlais l'année dernière ici même. Etre devant la caméra n'a même plus été un problème parce que c'était mon truc (truc oui bon). Je savais tout ce que je voulais, au plan près et j'étais entouré de ceux qui étaient le plus à même de comprendre comment mon cerveau fonctionne. 

Dès qu'il est prêt je l'envoie à tout pleins de gens et puis je le mets ici. J'ai pleins d'autres idées, de plus en plus difficiles à mettre en place mais... j'y arriverai ! En attendant, ô vous mes dix (dis donc, vous augmentez !) lecteurs réguliers, je vous dédicace ce petit truc (encore !) que j'ai gribouillé en écoutant ça : 




(oh et si vous trouvez le rapport, signalez-le moi parce que mon ça me joue des tours)


lundi 18 mars 2013

Baudelaire, compagnon de nuit.


Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
II nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

--

Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,

Dont le doigt nous menace et nous dit : " Souviens-toi !
Les vibrantes douleurs dans ton cœur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible ;


Le Plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.


Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! - Rapide, avec sa voix
D'insecte, maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !


Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or !


Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c'est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.


Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,
Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le Repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : " Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! "

vendredi 1 mars 2013

Les révélations, le retour.

Duras, Lol V. Stein 

Kundera, L'insoutenable légèreté de l'être

Antonioni, Blow up

Moore, Bowling for Colombine

Daniel Darc, La taille de mon Ame


Et d'autres encore. Y a pas à dire, c'est fort ! C'est presque trop... et moi alors, c'est quand que je fais un truc bordel, un TRUC (mot fourtout que je hais) ?!




mardi 26 février 2013

Inutile, inutile, inutile. Dialogue.

- J'obéirai toujours à la société. Parce qu'on m'a inculquée que c'est cela le bien. On m'a inculquée également que se rebeller, c'était démodé, ridicule parce qu'impossible. Alors ? Il ne reste qu'à penser, à penser encore et encore et même là on se confronte au plafond de ses propres doutes et faiblesses. Penser et rencontrer ses propres araignées bien accrochées dans notre cervelle. Elles sont énormes et noires et elles cachent des choses qu'on ne veut pas savoir.

Penser c'est se confronter au pire, à soi-même. Penser c'est accepter de tourner sans cesse en rond, encore et encore comme le scientifique qui prend le risque de perdre dix ans de sa vie pour une découverte qu'un autre aura faite avant lui. Penser c'est la Science, l'Art, bref : c'est l'insécurité. La plus noire et la plus totale. La plus inutile, peut-être.

Tiens, j'aimerais déjà m'arrêter. Ne plus penser. Méditer, dans le sens de ne plus rien penser. Quelle angoisse ! Trop pleine ou trop vide, la tête n'est faite pour rien, rien, rien.

- Tais-toi, penser est mon seul recours, le tien aussi. Je, tu, mélanges tout. La peur. La peur est l'unique moteur de ton existence, la peur c'est ce qui fait tourner ta pensée en rond. L'insécurité c'est la peur. La peur de la mort et par dessus tout de la vie. La vie, atroce et douloureuse et inconnue oh, inconnue.

- Non la peur c'est celle d'être une merde. De se découvrir merde. De se contempler un jour et de n'avoir d'autre choix que de se dire : raté. R-A-T-E. Le mot le plus laid de la langue française, raté, rate. Ca gratte la gorge, le ventre. Peur ça n'évoque rien quand on le prononce, c'est un vague concept mais rater, tout est là. Tout s'y retrouve : mort, naissance, amour : " j'aurai tout raté, même ma mort ".

- Névrose bourgeoise que celle de la peur du raté. Névrose de l'ancien prolétaire devenu bourgeois l'angoisse de ne pas continuer la lutte. Ne pas se reposer sur ce que nos parents et grands-parents ont bâti et déjà, quelle traîtrise de vouloir être artiste ! Quelle idée ! On les aime mais on ne les imite pas !

- Oui, je suis d'accord avec toi, moi. Va dormir, va tout oublier n'aies pas peur, peur, rater, rater, rater.


dimanche 24 février 2013

Kheiron, Libre Education

Je l'avoue ! Jamais je n'y serai allée si ce n'avait pas été un cadeau. J'ai découvert Kheiron il y a deux ans, sur madmoizelle, et c'est vrai qu'il était drôle - mais les blagues de fesses, ça va le temps d'un sketch. J'étais restée dans l'optique d'un Kheiron un peu lourd via son personnage dans la série évènement de l'année dernière, Bref, mais également à travers sa page facebook : Kheiron est drôle, mais Kheiron est parfois méchant et l'idée d'aller le voir me faisait, je l'avoue, un peu peur.

Mais il s'est trouvé qu'une place pour son spectacle était un cadeau et même plus ! Mon cadeau pour mes dix-huit ans. J'y suis donc finalement allée le sourire aux lèvres, sachant que quoi qu'il arrive je serais contente.

J'ai été plus que contente, j'ai été plus qu'amusée. Pliée de rire. A en perdre le souffle. Je vais expliquer pourquoi, parce que c'est pas aussi simple que ça en a l'air.

L'Européen, place de Clichy, est une salle relativement petite et l'artiste en a très largement tiré profit, la ligne directrice de son spectacle étant l'interaction avec le public. Mais attention, pas une interaction à la Gad Elmaleh (face à deux mille personne, celui-ci n'a d'autre choix que d'inventer des réactions de public), non, une vraie discussion. C'est comme être à une soirée avec ses potes et que l'un d'entre eux se lâche, donne tout ce qu'il a. C'est comme être à une soirée avec un humoriste. Kheiron va poser une question et interroger tout ceux qui lèvent la main, ne va jamais forcer personne à parler, ne va jamais être méchant (moi qui avait tant peur de cela) - non, il va juste être drôle à partir de n'importe quoi.

Bien sûr il y a un plan, une construction, quelques vannes écrites et peaufinées mais l'impro s'impose la majorité du temps et c'est un art dans lequel il excelle. Plus que tout, je l'ai admiré hier soir car une famille, au premier rang, lui a fait toutes les misères possibles : rire gargantuesque de la jeune fille de vingt ans en manque total d'affection, blagues pas drôles de ses deux voisins et même l'un d'eux qui monte sur scène (il a dû avoir peur à ce moment là, peut-être même qu'il s'est senti un peu comme un chanteur de rock) !
Kheiron a prit le meilleur parti : les qualifier immédiatement de "chelous", et même leur dire carrément de se taire. Comme à des enfants en somme.

Le public serait donc comme une classe, une colo avec ses chahuteurs, ses bons élèves (j'en ai vu pleins lever la main exactement comme des enfants), ses bolosses aussi. Kheiron est un excellent moniteur.

Un professeur de la libre éducation.




mardi 12 février 2013

Incapable, incapable, incapable.

Je remonte le temps
Sans arrêt en avant
En arrière je balance
Mes idées ma romance

Mes angoisses et la peur
Que tu ne m'aimes
Plus, que tu me crèves
Le coeur.

Que la mort soit au bout
Les remords et la boue
La pluie l'arc en ciel
Plus d'éternel.

Mes angoisses et la peur
Que vous ne m'aimiez
Plus, que je me crève
Le coeur.

Je remonte à nouveau,
Le ciel a pâli,
Carton jauni.

Que la mort soit au bout
Les remords et la boue
La pluie sur mes joues
Vieux bijoux.


mardi 22 janvier 2013

David Bowie, le Dieu d'un autre...

... monde.

Il y a encore quelques semaines, je connaissais très mal. Et puis j'ai rencontré un fan, mieux que ça un fanatique. Ce mot demeure positif lorsqu'il s'agit de musique, la meilleure religion au monde. Je souhaite donc que vous alliez lire cet article parce que son style est excellent, parce que Bowie est fascinant. Et aussi parce que c'est mieux de lire ceci que ma vie.




dimanche 13 janvier 2013

Besoin d'écrire.

- Je me suis "séparée" de mon ordi. Je veux dire mentalement. J'y vais, mais c'est pour lire des trucs d'histoire ou d'anglais... ou pour APB, ce genre de choses tellement sérieuses. En face de moi sur mon bureau, j'ai écris " CHAQUE JOUR QUI PASSE EST UN JOUR DE MOINS ". Moyen extrêmement culpabilisateur de m'empêcher de regarder The Big Bang Theory. J'ai la trouille chers lecteurs, j'ai la vraie trouille qui tord le ventre par surprise, comme ça d'un coup. La trouille qui te réveille la nuit en sursaut, est-ce que ça je l'ai appris est-ce que j'en sais assez... Je sais même plus si je suis intelligente, folle, raisonnable, flemmarde ou normale je sais plus rien à part que j'ai peur. Mon ascenseur émotionnel s'est déréglé. C'est comme quand on est amoureux mais je suis amoureuse des études, d'un concours. C'est comme si ma vie toute entière allait se jouer ces deux jours là, oui ma vie, c'est bien de cela dont on parle et c'est quand même assez énorme, du moins pour moi.

- Je reviens sur cet article, en ce moment de douloureuse prise de conscience. Gros spoiler, je raconte ma vie là, mais genre à l'ancienne quand j'avais un skyblog. Donc bon, c'est pas méga passionnant, passe donc ton chemin cher lecteur. Il serait d'ailleurs assez intéressant d'analyser ce réflexe de m'épancher en ce lieu à la fois public et peu fréquenté, le côté actrice sans doute, qui sait.
Je parle de cette facette de ma personnalité et c'est amusant puisqu'elle est en train de s'effondrer. Je veux dire, avec le rêve. LE rêve. Faire du cinéma, du théâtre ? A mon âge, ils sont nombreux ceux qui ont réussi à se bouger, à avancer déjà un peu. Et moi je suis embourbée dans le lycée, ça colle et ça m'empêche de faire ce que je veux. J'ai à peine le temps de tourner, et de toute façon j'ai pas le bon matériel. Alors que dans ma tête, parfois, y a un projet qui sort et c'est si beau, dans ma tête. Et je le note et c'est tout ce que je peux faire, ah ! ça y a du carnet autour de moi, du carnet rempli à ras bord d'idées merveilleuses ou emprunt du défaut de la nuit (ça paraît génial à 1h du matin et le lendemain, c'est bon à jeter). J'arrive pas à dépasser ce stade. AGIR. " Plus tard, après ça, quand j'aurai le temps. "
On a jamais le temps, le quotidien sera toujours là pour nous bouffer la moitié de notre vie.

(coucou)