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"Il ne faut pas juger les gens sur leurs fréquentations. Juda avait des amis irréprochables." VERLAINE*

mercredi 25 avril 2012

Rage.

J'ai vraiment des sursauts de misanthropie... et j'ai envie de dire tout pleins de gros mots. J'ai envie d'être Zola ( qui lui-même était un con), Maupassant (idem), Hugo même ! J'ai envie d'être Boris Vian et de tous leur cracher à la figure... 

Parce que les gens ne pensent qu'à eux, parce que moi-même je ne pense qu'à moi et me cache derrière ce statut de "je suis de gauche, je rêve d'un monde où tous, nous serions frères, le pouvoir des fleurs blablabla". Au fond nous sommes tous égoïstes, jusqu'au plus profond de nous. Alors bien sûr, on peut se battre contre ça.  Se battre contre cet instinct par l'éducation, la religion parfois, la prise de distance, tout ça. 

Oui mais ajoutons à l'égoïsme la connerie ! 

Alors là, mes amis, nous sommes foutus. Et c'est la connerie qui nous a amené des guerres, parce que les deux trois dirigeants intelligents et profondément cyniques qui les ont dirigés n'auraient été capables de rien sans la profonde connerie qui peuple cette Terre. 


( merci à V., qui m'a apporté la philosophie de Brassens à un moment où je perdais mon sang froid )

samedi 21 avril 2012

Expo Matisse au centre Georges Pompidou.

Beaubourg, c'est un vieil ami. Le centre Georges Pompidou est mon premier souvenir de Paris (avec le métro et les affiches de "Grrr"... autre niveau), alors que j'avais sept ans, et aucune idée que dix ans plus tard, je pourrai m'y rendre à volonté. 
J'arrive donc en habituée (je fais genre, mais en vrai je ne vais pas souvent aux expos - c'est la librairie et la place que je fréquente...). Pas besoin de faire la queue ni de prendre un billet, moins de 18 ans oblige et ça, c'est cool. 


J'avais encore une fois beaucoup entendu parlé de cette expo, et j'avais déjà vu une ou deux toiles isolées, à l'expo Stein cet hiver au Grand Palais, et je ne sais plus où, Le Violoniste à la fenêtre qui m'avait causé une vive émotion. Cette fois, je ne vais voir que du Matisse, à la suite et surtout par Paire et série. Sous-titre qui m'a laissé un moment perplexe. Alors oui, d'accord, on retrouve des éléments répétitifs, on les associe, effectivement... mais au delà de ceci, je ne comprenais pas bien. C'est à dire qu'en voyant les toiles, j'ai senti que quelque chose m'échappait - quelque chose d'essentiel puisqu'il s'agissait finalement de la démarche artistique de Matisse.

Grâce à la lecture attentive des prospectus ainsi que mon (intolérable!) incruste dans un groupe avec un guide, j'ai compris. Un conseil, donc : prendre un guide. Attention, pas audio, ça gâche tout le plaisir et on ne peut pas poser de questions à un machin qui crachote dans les oreilles. Non, il faut s'infiltrer dans un groupe guidé, lire tout ce qui écrit sur les murs et sur les papiers. Mais aussi bien sûr apprécier et ressentir. 
Ainsi donc, je vous propose trois étapes, trois tours de l'exposition successifs qui, au moins pour celle-ci (parce que par exemple pour Burton, il n'était pas nécessaire d'y rester trois plombes), assurent une appréciation totale des oeuvres. 


Tout d'abord : on arrive et on veut tout voir, surtout les tableaux qu'on préfère, c'est normal. Allez-y, lâchez-vous. Ruez vous. Et, au détour d'un mur, laissez échapper un "oh !" de surprise : on ne le connaissait pas celui là, qu'il est beau ! C'est le but de cette première étape : découvrir, sentir, apprécier ou... rester sceptique (ce qui ne m'arrive jamais sans un terrible sentiment de culpabilité).

Mince, c'est beau. Voilà. 


Ensuite, s'incruster dans un groupe. On apprend alors pourquoi on a été impressionné, et on n'est plus sceptique devant aucune toile. J'ai ainsi compris l'intérêt des paires et surtout des séries : Matisse désirait montrer les différentes étapes de son travail, sa recherche. Ceci dit : tout le monde paraissait surpris du fait que Matisse ne peignait pas d'un seul coup, d'une seule fois, ses toiles... sans blague, les mecs, faut arrêter. Un jour on va me sortir que Zola a écrit les Rougon-Macquart en une nuit...
Gros avantage : grâce au premier passage, même si on ne voit pas très bien les toiles (car l'incruste exige d'être derrière ceux qui ont payé le guide, quand même) on sait de quoi le guide parle. 

Bon et ça aussi. 

Enfin, après avoir ainsi compris moult choses (dans mon cas, le plus important : le but, la démarche, l'apport de Matisse à l'Art que je cacherai ici car le but est que vous alliez le comprendre vous-même, et toc), autorisons-nous un troisième tour des toiles. Les visites guidées sont passées, il n'y a plus personne et on peut observer à loisir, de près et de loin - tout se combine, ressenti et connaissance, et le plaisir atteint est au sommet. 

La dernière série qui allie couleur et forme. 


Durant tout ce parcours, ne pas oublier de regarder les gens! Les gens, cette espèce étrangère et familière qui, au ciné comme aux expos, révèle un comportement vraiment particulier. Ceci dit, à Beaubourg, on est quand même loin de l'esprit Puit du fou ou Versailles (exclamations bruyantes, chips pour l'un - japonais et flash photographiques pour l'autre) et ça, c'est bien.



P.S : les photos viennent de mon ami Google, et du coup vous imaginez bien que les couleurs sont dix fois moins belles que dans la réalité. 
P.P.S

« La couleur surtout et peut-être plus encore que le dessin est une libération.  » Matisse.


jeudi 19 avril 2012

Retours en enfance.

Il paraît que quand on redevient un enfant, pour quelques heures ou quelques jours, c'est que l'on s'apprête à grandir un peu plus. Le concept " je recule de quelques pas pour mieux m'élancer en avant ". 

J'y suis carrément, vu que je recule de dix ans : La petite Josette d'Anne Sylvestre, quand même, ça faisait longtemps.

Et, bien sûr, Edward aux mains d'argent, en qui je me reconnais plus que jamais... 


Oui, encore un peu d'innocence, et puis on ira jouer aux adultes - ça va être drôle.

vendredi 13 avril 2012

Pensée dérivante.

J'ai peur de ne pas être à la hauteur. J'ai peur de les décevoir, de me décevoir. Les exigences que j'ai à mon égard sont les plus élevées de toute, parce que j'ai été très forte pendant très longtemps- il m'est donc désormais interdit d'être faible... Ce serait sans doute un bon récit. Quelqu'un de très fort, qui l'a toujours été sans véritable difficulté - et un jour, les obstacles se dressent. Des petits d'abord, aisés à surmonter. Et puis de plus en plus grand, de plus en plus douloureux. 
L'orgueil se vexe facilement de ces petits échecs, de ces petites angoisses qui peu à peu nous font douter de tout. 

J'ai peur de ne rien pouvoir faire. De rester là, à regarder le monde, sans pouvoir agir, sans pouvoir exprimer un point de vue, quelque chose qui rassemblerait une majorité, ou une minorité - quelque chose qui, en tout cas, feraient prendre conscience aux hommes leur capacité à être bons, leur capacité à apprécier des arts. 

Tout le monde et chacun dit être un peu fou, adorer la musique ( peu importe laquelle ! ), ou le cinéma ( peu importe lequel ! ). J'ai été fan des Jonas Brothers : peu importe la qualité de la musique, ils rassemblaient une immense majorité de filles qui souffraient, qui avaient les hormones au summum. Des amitiés se sont forgées grâce à eux. 

Et ainsi l'art, toute forme d'art, bon ou mauvais, commercial ou non - l'Art doit avoir un pouvoir fédérateur. C'est peut-être la seule mission à laquelle il doit se consacrer. 

Il n'y a que dans l'Art ( je parle pour les spectateurs et non les créateurs, qui eux connaissent les affres de l'orgueil, de la jalousie, du doute ) que les Hommes s'allient sans haine et sans intérêt individuel. Sans intérêt individuel, car l'intérêt d'aller à une exposition, un concert, d'acheter un livre... le seul intérêt que l'on y trouve est le partage qui en résultera. 



Rassembler, partager. Si ce n'est plus la mission de la politique, elle doit rester celle de toutes les formes artistiques.

lundi 9 avril 2012

Expo Tim Burton à la cinémathèque.

Première impression ? Monde + familles = un peu décevant pour mon esprit, sinon élitiste, du moins bobo et intellectuel. Des enfants et des parents ( plus belle-maman qui s'est incrustée ) sourdement haineux lorsqu'on s'approche de génies tels que Burton... mais faisons abstraction ( D'ailleurs, j'ai vu un gosse de 8 ans croquer avec grand sérieux - et grand talent, le bougre ! - un tableau... bon, il était seul. Bref. )
C'est après avoir entendu parler pendant des semaines de cette expo que je finis par trouver le temps de m'y rendre. J'en savais déjà beaucoup sur le contenu ( grâce à la multitude d'articles que j'avais pu lire ) mais peu sur le parcours du grand Burton, ne connaissant après tout que ses films à partir d'Edward aux main d'argent. Mais je me suis vite sentie décomplexée - en réalité, je paraissais extrêmement informée à côté de beaucoup d'autres visiteurs ( ma mère inclue ). 

La première salle nous confronte à un travail quasi inconnu de Burton : la photographie ( voilà : photo et dessin sont les éléments ESSENTIELS à une réussite cinématographique, et c'est tout. ). De grands polaroids, étranges ( un bébé bleus "épinglé" m'a d'ailleurs beaucoup rappellé Mammouth, film superbe avec Depardieu ). Deuxième salle aux néons bleus et peintures fluorescentes, où un manège miniature attire les enfants. Une grande question, l'énigme Burton, se formule en contemplant cette construction impressionnante : mais d'où sort tout cela ? 


Réponse dans les deux salles qui suivent : explications biographiques et une profusion de dessins, de croquis, de peintures ( profusion de masses aussi, qui m'a empêché de tout contempler à mon aise... mysanthropie, sort de ce corps ). On comprend petit à petit les passions de Tim, et aussi son talent. Une phrase de lui écrite sur un mur, que je cite de mémoire : " Quand je me suis rendu compte que ce qui importait n'était pas que je sache dessiner, mais surtout que j'aimais ça, j'ai ressenti une incroyable sensation de liberté. "
Aussitôt, je me sens emplie d'espoir : moi aussi alors, je peux y arriver ! 


Bon, mais lorsque mes yeux se sont promenés lentement et fascinés, je n'ai pu m'empêcher de me dire que c'était facile de dire ça quand on savait dessiner. Car oui, Tim sait dessiner, ça a même été le début de sa carrière. 
C'est ce que je découvre, ébahie de mon ignorance, dans la salle suivante où j'apprend qu'il a été chez Disney quatre années durant, et où, par ennui et frustration, il faisait preuve d'un comportement pour le moins... étrange. Dans cette salle se trouvent tout pleins de télééééééés ( j'aime pas parce que y a toujours pleins de gens devant - bon, là, vu qu'on vient pour un cinéaste, vous allez me dire que c'est logique... soit. ). 
Des figurines, des éléments de films ( Batman, La Planète des singes, Edward aux mains d'argent...) et des dessins, toujours et encore, tous intéressants, drôles, effrayants - touchants. 
Et puis ce qu'il y a de plus captivant dans les croquis de films : on voit le travail de construction, de réflexions, d'éclairs de génie... 



On finit sur son prochain film, Dark Shadows, sans beaucoup d'éléments évidemment, puisqu'il n'est même pas sorti ( 9 mai prochain ), et sur une série très amusante de dessins sur serviettes de restaurants, dont une du Ritz, normal. 

Je repars avec mes rêves de cinéma, mon besoin de progrès en dessin, un bouquin qui me rendra incollable sur T.B. et un jeu de cartes made in Burton ( âme d'enfant-touriste bonsoooooir ). 

A voir ! 


P.S. Je n'ai évidemment pas tout évoqué, j'ai occulté beaucoup d'éléments parce qu'il faut aller voir cette expo, et non rester devant son ordi à lire mes articles débiles !
P.P.S. Photos venant du site http://www.madmoizelle.com/

lundi 2 avril 2012

D'humeur philosophique.




Un mélange de désillusion et de courage grandit dans l'adolescence d'aujourd'hui. L'innocence est en partie perdue, le non-sens prône ses vertus. Profiter de tout, ne rien laisser passer : soif de vivre au bord du gouffre, voilà ce que nous sommes : des adultes encore frustrés, dans le déni. Des adultes déjà résignés, qui se droguent pour échapper... à quoi ? 
Notre individualité, apparue au XVIIe siècle, dessert la masse. Le capitalisme est basé sur l'individualité et il s'effondre sur lui-même, lentement. Le communisme se basait sur le groupe - il n'a pu survivre aux individualités. Où est la solution ? 
Peut-être est-ce à cela que nous cherchons à échapper : devenir une partie de l'organisme géant qui constitue notre monde, notre monde humain. Devenir une cellule furieuse, étouffée, frustrée. A-t-on jamais vu un atome se rebeller et refuser les ordres de la physique ? 

Oui, c'est pour cela que nous buvons, fumons, prenons du crack, de l'héroïne, que nous écrivons, lisons, peignons : pour échapper à ce sort au final universel : servir la cause de l'espèce aussi aveuglément qu'un atome, alors que notre esprit possède la vanité. 

 Esprit et Instinct ne peuvent cohabiter calmement. C'est la terrible tragédie de l'Homme.