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"Il ne faut pas juger les gens sur leurs fréquentations. Juda avait des amis irréprochables." VERLAINE*

samedi 17 mars 2012

La fin de Sophie.

Je crois qu'à partir de cet instant, celui où nous nous sommes regardés - nous étions ensemble, enfin véritablement ensemble mais nous n'avions plus de mots - il n'y avait plus rien à dire. Christoph a tout de même dit que tout ça n'avait pas été en vain. Et je crois qu'il a raison. 
A présent que je suis dans la salle blanche, à présent qu'ils me hissent et m'allongent, je pense à Fritz. A Maman, à Papa, à nos frères et soeurs. Je crois que tous s'en sortiront. Je crois que le monde peut encore être bon, parce que j'ai vu le soleil briller il y a cinq minutes encore. 

A présent que le panneau de bois maintient mon cou, à présent qu'il ne me reste que deux secondes à vivre, je pense à moi. Je crois en Dieu. J'ai de la compassion pour celui qui va abaisser le levier, pour celui qui m'a forcé à avouer la vérité, pour celui qui m'a dénoncé, pour celui qui a prononcé la peine. J'ai de la compassion pour eux car le fardeau de leurs actes est bien plus lourd à porter que le mien. 
La paix m'attend, et j'ai de la compassion pour ceux qui vont devoir continuer à se battre, à se cacher, à être lâche. 

Je meurs et ma tâche est désormais faite. J'ai de l'amour pour tous ceux qui continuerons à vouloir construire un monde meilleur. 

La lame tombe et j'ai peur soudain, mais tout est déjà fini.





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