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"Il ne faut pas juger les gens sur leurs fréquentations. Juda avait des amis irréprochables." VERLAINE*

samedi 29 septembre 2012

Vous n'avez encore rien vu, Alain Resnais.

"Viens voir les comédiens..." chantonne la bande annonce, en faisant défiler les portraits animés des plus grands acteurs français, ou du moins une bonne poignée de grands, grands comédiens. Il était donc évident que j'allai claquer mon dernier argent de poche, sacrifier un paquet de cigarettes et un repas pour aller voir ce film. 

J'ai bien fait.

Comment vous dire... comment exprimer... je suis 12 heures après la projection et je trouve à peine les mots - imaginez mon état en sortant de la salle... En vérité j'avais alors tous les mots, l'exaltation et surtout, surtout cette phrase : " C'est ça que je veux faire ! " Une révélation, donc - encore une. 


Cela fait plusieurs semaines que je tente d'écrire ici et que je n'y arrive plus parce pas le temps, parce que trop de mots et plus assez de phrases... et je me trouve de nouveau face à cette difficulté - sauf que je veux vraiment écrire sur ce film. Alors je vais recopier ce que j'ai écrit hier soir en rentrant du cinéma, les yeux encore brillants et la tête encore pleine de rêves.

" Je sors du film Vous n'avez encore rien vu, d'Alain Resnais avec une myriade d'acteurs tous plus géniaux les uns que les autres : Mathieu Amalric, Pierre Arditi, Sabine Azema, Michel Piccoli et plusieurs autres... dans leurs propres rôles, mais aussi dans ceux d'Eurydice, d'Orphée, de Mathias l'amant malheureux, de la Mort, des parents... 

C'est la pièce, la vraie tragédie - mais avec tout ce que le cinéma peut offrir de plus. Avec une petite histoire par dessus ou par dessous, une histoire de "vraie" vie un peu farfelue mais très jolie... dans un château étrange. Avec des lieux imaginaires, les lieux de la pièce presque vides et rarement nets, comme un rêve et c'est un rêve.

J'ai ri. J'ai pleuré. J'ai jouis de cette histoire, de ce récit que nous racontent les acteurs - les acteurs... c'était comme au théâtre. Ils nous offraient le cadeau de cette pièce, de ce récit intemporel mais pas tant représenté... ça aurait été Antigone ou Hamlet, ça aurait raté. Mais non, ce fut Orphée et Eurydice et ce fut bien. 

Le seul bémol, sans doute, c'était la fin. Un peu trop longue, trop multiple surtout, comme si Resnais avait eu plusieurs idées et qu'il n'avait pu se résoudre à choisir. 

Mais à part ça tout est beau, mesuré... non, juste. Du beau théâtre... non, du bon théâtre et du beau cinéma. Merci. 

Je vais revoir ce film, en DVD. Je le reverrai encore et encore pour vivre, pour comprendre, pour jouir encore. Comme ce livre qu'on lit d'une traite et qu'on s'empresse de recommencer parce qu'on s'y est attaché, parce qu'il est devenu un ami et parce qu'on sait que plus on le connaîtra, plus on l'aimera.

Voilà, merci encore. "

N'allez pas voir les extraits. Ne regardez que la bande annonce. Et allez-y, allez voir ce film et je jure que vous ne le regretterez pas.



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